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Annecy 2015 : dans les coulisses de Shaun Le Mouton

Shaun Le Mouton

Dans le cadre des conférences organisées lors du Festival d’Annecy et du MIFA, William Becher, lead animator/animation director chez les studios Aardman, est revenu sur le film Shaun Le Mouton.

Issu de la licence Wallace & Gromit, Shaun a ensuite eu droit à sa propre série TV, avec 150 épisodes créés à partir de 2007. Vu son succès, un film a alors été envisagé.

La production a été relativement brève par rapport aux standards du studio : 1 an pour l’écriture, et seulement un 1 autre année pour la fabrication/animation du film.

William Becher est revenu sur les différentes étapes du projet. La scénarisation et la création de l’animatique ne nécessitent qu’une petite équipe d’une dizaine de personnes, malgré la masse de travail (80 000 dessins environ pour le storyboard). L’équipe va ensuite grossir de façon importante pour la création des décors et props, ainsi que celle des marionnettes. Un travail d’une incroyable minutie : verres soufflés à la main, création durant deux semaines d’un parquet de restaurant qui ne sera finalement visible que durant quelques secondes… Les artistes soignent le moindre détail.

Côté animation, les personnages disposent d’une armature en métal, qui sera parfois très simplifiée : les pattes de Shaun ne contiennent qu’un simple fil métallique, sans articulation, en raison de leur souplesse lors de l’animation.
Les armatures sont ensuites recouvertes de plasticine, tissu, mousse de latex, etc. La plasticine, plutôt réservée aux visages, suit un processus maison : le studio dispose d’une machine mécanique initialement prévue pour du chewing-gum qui malaxe et découpe en petits blocs la matière première. De quoi disposer d’une base homogène prédécoupée.
Une quinzaine de bouches prédéfinies sont prévues pour les personnages, les animateurs se chargeant ensuite de faire des modifications.

La plasticine n’est pas un matériau durable : les visages sont donc régulièrement remplacés lorsquelle devient trop sale (malgré toute une série d’astuces pour la nettoyer, dont des lingettes pour bébé). Les armatures, en revanche, peuvent tenir toute la production si les animateurs ne sont pas trop brutaux. William Becher nous a d’ailleurs confié que les artistes en charge de confectionner les marionnettes savent parfaitement qu’un animateur donné est plutôt « brutal » ou « doux », et préparent des versions de rechange en conséquence.

Shaun Le Mouton

Si l’animatique est une référence pour toute l’équipe, des répétitions filmées sont organisées, avec les artistes qui jouent les différents personnages. Un passage obligé pour prévoir les différentes expressions et bien planifier chaque scène.
Vient ensuite le tournage proprement dit : les animateurs ne tournent pas dans l’ordre, mais rassemblent les plans pour éviter au maximum les mouvements de caméra. L’objectif, pour chaque animateur, sera de produire environ 3 secondes d’animation par jour.

Un élément a compliqué le travail des animateurs : le film ne comporte pas de vrais dialogues. Or, précise William Becher, ceux-ci sont souvent d’une aide précieuse pour faire passer la performance. Sans échanges verbaux, il a fallu accentuer les expressions et les poses.
Autre contrainte, le personnage de Shaun est limité : pas de sourcils, une bouche invisible ou peu expressive. Ce sont bien souvent les positions de la tête et du cou qui ont permis de le faire vivre.

Shaun Le Mouton

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